Bonjour mes Ami(e)s.
Il y a pas longtemps, en discutant de la mort de David Bowie, un cher ami me demanda si j'avais l'intention de rendre hommage à l'artiste sur mon blog.
Je lui répondis que -oui- j'avais eu mon moment "musique de David Bowie" pendant ma jeunesse, une découverte foudroyante d'ailleurs, que je reconnaissais son importance, que j'avais suivi avec curiosité sa carrière d'acteur mais que -non- je ne me considérais pas son fan et donc j'aurais laisser parler et pleurer le cœur de quelqu'un d'autre, de ses vrais admirateurs.
Le jour est venu où je peux et je veux parler d'un grand homme qui nous a quitté et dont je me considère - cette fois oui- un véritable admirateur : le professeur Umberto Eco.
Comment devient-t-on des fans de quelqu'un ou de quelque chose ?
Tout simplement au moment où ce quelqu'un, cette quelque chose te donnent une émotion, je pense.
Je suis fan de Mr. Bean parce qu'il me fait rire de bon cœur et d'une façon très pure et légère, ce que je considère une sorte de miracle dans ce monde trop sale ;
je suis fan des aquarelles d'Hugo Pratt parce que quand je les ai vu en vrai, j'ai pleuré tant ils étaient beaux et délicats ;
je suis fan de Roman Polanski parce qu'il maîtrise les genres (notamment le grotesque, à mon avis le plus difficile à rendre digeste) et il est donc capable de te donner toute sorte d’émotions.
Je n'oublierai jamais le plaisir intellectuel que j'ai eu en lisant les romans d'Umberto Eco, vrais défis à mes connaissances et activateurs de l'envie d'en savoir plus ; les après-midis passés en famille, les larmes aux yeux tant on riait, en lisant sa rubrique "La bustina di minerva" (à laquelle mon blog doit beaucoup), notamment l'épisode "comment reconnaître un film porno" et celui qu expliquait comment éviter les gros mots en paraphrasant tout en conservant le sens profond de l'épithète (ça viens de lui, d'ailleurs, mon habitude d'utiliser de longues phrases complexes et des mots recherchés quand j'écris avec le risque de passer pour un snob ; la motivation est une autre : il faut saisir chaque opportunité pour aller vers le haut plutôt que de se contenter de la langue que l'on écoute au quotidien) ; et comment oublier sa mobilisation lors de la grande manifestation pour demander la démission de Berlusconi, à l’époque Président du Conseil des Ministres en pleine crise politique et touché par plusieurs scandales (il dit, provoquant le fou rire de la platée : "Je croyais que Berlusconi avait juste une nièce en commun avec Moubarak mais je me trompais : il a aussi cette habitude de pas démissionner...").
Un grand homme, exemple de droiture morale et civique, maître d'humour et de littérature sans oublier ses capacités remarquables et reconnues d'essayiste et divulgateur.
Je l'ai rencontré une seule fois, dans sa ville natale, Alessandria en Italie, lors d'une leçon publique sur le thème de la lecture.
Je me suis rapproché de lui avant le début de la soirée pour lui demander de me dédicacer un de ses romans, mon préféré, et, comme à chaque fois que je rencontre mes idoles ou que je tombe sur une femme à big boobs, j'ai perdu mes moyens...
Et oui, j'avais l'air vraiment débile mais -qu'est-ce que vous voulez ?- être fan ça veut dire aimer et quand l'on aime, le premier contact avec l'objet de l'Amour nous transforme à chaque fois en adolescents admiratifs et tremblants...
Merci, Professeur, pour toutes ces émotions que vous m'avez offert.
Le jour est venu où je peux et je veux parler d'un grand homme qui nous a quitté et dont je me considère - cette fois oui- un véritable admirateur : le professeur Umberto Eco.
Comment devient-t-on des fans de quelqu'un ou de quelque chose ?
Tout simplement au moment où ce quelqu'un, cette quelque chose te donnent une émotion, je pense.
Je suis fan de Mr. Bean parce qu'il me fait rire de bon cœur et d'une façon très pure et légère, ce que je considère une sorte de miracle dans ce monde trop sale ;
je suis fan des aquarelles d'Hugo Pratt parce que quand je les ai vu en vrai, j'ai pleuré tant ils étaient beaux et délicats ;
je suis fan de Roman Polanski parce qu'il maîtrise les genres (notamment le grotesque, à mon avis le plus difficile à rendre digeste) et il est donc capable de te donner toute sorte d’émotions.
Je n'oublierai jamais le plaisir intellectuel que j'ai eu en lisant les romans d'Umberto Eco, vrais défis à mes connaissances et activateurs de l'envie d'en savoir plus ; les après-midis passés en famille, les larmes aux yeux tant on riait, en lisant sa rubrique "La bustina di minerva" (à laquelle mon blog doit beaucoup), notamment l'épisode "comment reconnaître un film porno" et celui qu expliquait comment éviter les gros mots en paraphrasant tout en conservant le sens profond de l'épithète (ça viens de lui, d'ailleurs, mon habitude d'utiliser de longues phrases complexes et des mots recherchés quand j'écris avec le risque de passer pour un snob ; la motivation est une autre : il faut saisir chaque opportunité pour aller vers le haut plutôt que de se contenter de la langue que l'on écoute au quotidien) ; et comment oublier sa mobilisation lors de la grande manifestation pour demander la démission de Berlusconi, à l’époque Président du Conseil des Ministres en pleine crise politique et touché par plusieurs scandales (il dit, provoquant le fou rire de la platée : "Je croyais que Berlusconi avait juste une nièce en commun avec Moubarak mais je me trompais : il a aussi cette habitude de pas démissionner...").
Un grand homme, exemple de droiture morale et civique, maître d'humour et de littérature sans oublier ses capacités remarquables et reconnues d'essayiste et divulgateur.
Je l'ai rencontré une seule fois, dans sa ville natale, Alessandria en Italie, lors d'une leçon publique sur le thème de la lecture.
Je me suis rapproché de lui avant le début de la soirée pour lui demander de me dédicacer un de ses romans, mon préféré, et, comme à chaque fois que je rencontre mes idoles ou que je tombe sur une femme à big boobs, j'ai perdu mes moyens...
Et oui, j'avais l'air vraiment débile mais -qu'est-ce que vous voulez ?- être fan ça veut dire aimer et quand l'on aime, le premier contact avec l'objet de l'Amour nous transforme à chaque fois en adolescents admiratifs et tremblants...
Merci, Professeur, pour toutes ces émotions que vous m'avez offert.
Maintenant faisons ce que cet homme admirable se serait attendu de notre part : continuons à lire !
"L'homme qui ne lit pas, à 70 ans il aura vécu qu'une vie ; l'homme qui lit aura vécu 5000 ans."
Umberto Eco